Couché de soleil sur la mer (pv Handoar)

Je levais les yeux vers la surface. L'eau bleue commençait à prendre une couleur orangée. Je souris.
Mon moment préféré de la journée allait débuter. Le coucher de soleil sur L'Ile Dorée, commençait. Les couleurs chaudes allaient se succéder pour laisser place à un ciel bleu marine où des milliers d'étoiles iront s'accrocher affin d'éclairer la nuit. Le dauphin qui se trouvait à mes côtés poussa un cri. Je passais ma main sur sa nageoire.
C'était le seul moment où je pouvais admirer des centaines de couleurs. Les rayons de soleil teintant d'une différente façon les arbres, le sable, l'eau...

Mon coeur fit un bond dans ma poitrine en pensant à ces images magnifiques.
D'un battement de nageoire, j'atteignis la surface de l'océan. Mes cheveux s'aplatirent dans mon dos tandis que je laissais mes épaules dépasser de la surface. L'eau était calme, une vraie mer d'huile. Le dauphin passa également la tête en dehors de l'eau pour observer le paysage qui s'étallait sous nos yeux.
Au loin, le soleil d'un rouge éclatant entouré de lumière jaune, se couchait sur l'horizon, son dégradé de couleur se reflétant sur les vagues paisibles de la mer.

Tu vois, dis-je à mon compagnon. C'est ça que j'aime...Le tranquilité, la beauté de la nature.

L'animal cligna des paupières, comme s'il avait comprit mes paroles. Ce qui était impossible, à moins que les Sirènes aient la capacité de parler aux animaux sousmarins, ce dont je ne devais pas être encore au courant si c'était le cas... Il faudrait que je demande à Mounia ma nourrice. En pensant à elle, j'étouffais un rire. Elle devait encore se demander où j'étais passée et devait à cette faire le tour de la ville d'Aqualina. La pauvre... Je lui donnait bien du fil à retrordre avec ma cusiosité et mon énergie débordante.
Je remarquais un rocher un peu plus loin, l'écume, paisible, se fracassant légèrement sur la roche en de faible clapotis. Je replongeais dans l'eau et le rejoignit. Je me calais sur le rocher, lissant une mèche de mes cheveux blonds tout en observant le paysage changer petit à petit de couleur. Les feuillages verts devenaient rouge tandis que les grains de sable des plages se teintaient d'un orange pastel.
Le ciel devenait doré, quelques étoiles d'argent le parsemant de ci et là.
C'était magnifique...

Inconsiciemment, comme si que c'était une évidence, je me mit à fredonner l'air d'une douce mélodie . Une berceuse chantée pour les jeunes Sirènes lors de leurs premiers sommeils. Le vent agitait mes cheveux, les séchant doucement. Je posais mes mains sur ma nageoire sans pouvoir me détâcher du spectacle naturel qui se déroulait sous mes prunelles bleues.
La fin du jour, le début d'un autre... C'était si mélancolique...

Cessant de chanter et chassant ces tristes pensées de mon esprit, j'attrapais d'une main mon collier où pendant mes trouvailles humaines lors de mes expéditions. Toutes ces babioles étaient si insignifiantes et pourtant si chères à mes yeux. Elles représentaient ce que j'étais: une jeune fille indépendante, courageuse et avide de connaissances. Il y avait beaucoup de ces objets dont je ne connaissais pas le nom, comme ce rond plat avec deux trous alignés en son centre où encore ce fil dur et gris qui se tordait sur lui même, formant un bout pointu. Je ne savais pas ce que c'était mais ils me représentaient.

Je relevais les yeux et observait l'horizon. Oui, ça me représentait, moi, une créature de la nature, tout comme les oiseaux, les poissons et les félins. J'observais de nouveau le coucher de soleil. Je faisais partie du tableau.

Je ne perçus pas les pas qui s'approchaient dans mon dos, trop absorbée par le spectacle qui se déroulais sous mes prunelles bleues. Je ne me rendis compte de la présence de l'humain que lorsqu'il se présenta devant moi.
Un humain. Un vrai !
J'eu alors une réaction tout autre à celle que j'avais envisagée lorsque je me trouverai en compagnie de l'un d'eux.
Je pris peur et regagnais l'eau si rassurante tout en le dévisageant, sans pour autant paraître impolie. J'avais longtemps observé les humains, mais de loin, sans jamais m'approcher d'avantage.
Cette race me fascinait mais je n'avais jamais envisagé en rencontrer et en approcher un de si près, jusqu'à maintenant où ce moment était arrivé plus vite que je ne l'aurai voulu.
De plus, étant une grande timide, je mit beaucoup de temps à répondre à la question de l'humain nommé Handoar qui me demandait mon nom.
Au bout de quelques minutes, alors que je fus assurée que je ne courrais aucun danger - certains humains aimaient capturer les sirènes et les forcer à vivre sur terre à leur côtés, leur interdisant tout contact avec l'océan -, je me rassis sur le rocher, face à l'humain, évitant soigneusement de croiser son regard le plus souvent possible. Je lui répondis d'une toute petite voix intimidée.

Je m'appelle Eänwen. Princesse d'Aqualina, cité sousmarine.

Machinalement, je m'emparais d'une mèche de mes cheveux et y fit glisser mes doigts, un geste que je faisais lorsque j'étais timide ou pire.
Je ne voulais pas le dévisager, c'était trop impoli et Maman m'avait fortement déconseiller de le faire, même malgré mon rang. Mais ma curiosité était plus forte que tout et je ne pus résister à observer de nouveau cet humain. Je n'arrivais à a croire qu'il y en avait un face à moi et non pas à cent mètres plus loin, comme j'avais l'habitude de les observer.

Pardonne moi si je te dévisage, dis-je doucement en essayant de maintenir son regard, mais je n'ai jamais vu un humain d'aussi près. Je suis curieuse...

Il était humain. J'eu soudain un flash.
Il devait savoir plein de choses sur sa civilisation ! Les coutumes, les légendes...
Mon coeur bondit dans ma poitrine. Je tenais là une chance d'en apprendre d'avantage sur les habitants des terres ! Je portais une main à mon collier de babioles. Lui pourrait me dire leurs noms, leurs significations et leurs fonctions dans leur civilisation ! Me donner des réponses aux questions que je me posais depuis si longtemps !
Je lui souris et ma timidité disparu un peu.
Cependant, je ne devais pas l'harceler de question tout de suite même si mon impatience se trahissait surement.

Hmm...Handoar ?

Je m'interrompis. Je n'étais pas sûre n'avoir le droit de l'appeler ainsi... Je me mordis les lèvres, soucieuse, inquiète d'avoir fait un faux pas. Les maladresses étaient humaines, très peu appropriées aux Sirènes. Je devais être l'éxeption...
Je repris ma phrase néanmoins avec une voix douce.

Que fait un charmant humain comme toi sur l'Ile d'Or ?

Je me retins de me mettre une claque pour ma seconde maladresse. Ma nature intervenait toujours au mauvais moment...

<< La vie chez les humains n'est pas glorieuses >>
Mon coeur se serra à l'entente de ces mots et ma main se porta immédiatement à mon collier où reposaient des vestiges de mes escapades sur la terre humaine. Je regardais Handoar, à la recherche d'une mimique qui contredirai ses paroles. Mais rien. Il était sérieux en disant cela.
Je n'arrivais pas à y croire. La vie sur terre était donc aussi... Je secouais la tête pour me chasser cette idée de la tête. Non, impossible. Tout ce que j'avais observé durant mes balades à proximité des villages humains avaient été des images magnifiques, pleines de couleur et de joie. Des enfants courant en riant, des hommes et des femmes se tenant pas la main, travaillant tout en couvrant d'un regard affectueux leurs petits, des éclats de rires, de la solidarité... Handoar devait se tromper.. Je priais pour que ce soit le cas.

Je casais cette phrase dans un coin de mon esprit et l'oubliais. Mon regard se porta vers l'horizon, où le soleil était sur le point de plonger dans la fine ligne que représentait l'océan. A présent, le ciel perdait ses couleurs vives, devenant bleu narine où des étoiles s'y accrochaient pour veiller sur les habitants des Terres de Solanna.
Même la nuit était belle. Je souris.

Pour répondre à ta question, dis-je en tournant brièvement mon regard vers l'humain, je ne suis pas ici dans un but précis. Je ne tiens pas à t'emporter dans les profondeurs de l'océan pour mettre fin à ta vie, loin de là. Je ne suis pas, habituée à ces...coutumes.

En effet, je n'y avait participé que deux où trois fois seulement pour faire plaisir à ma demie soeur Elerina. Elle m'y avait même tiré de force, inquiète par mon comportement qui n'était pas très sanguinaire pour une sirène.
Depuis, je n'y était pas retournée. Elerina avait comprit pourquoi. Je préférait parcourir les profondeurs et la terre pour répertorier les plantes que je trouvais et, occasionnellement, pour trouver des objets de la vie humaine. Les cris d'agonie des marins se faisant emporter contre leur gré dans les ténèbres de la mer, me fendaient le coeur étant donné que j'observais, presque tous les jours ces personnes vivre et travailler.
Je n'avais pas complètement répondu à la question d'Handoar cependant. Je repris donc où je m'étais arrêtée.

Si je viens ici, c'est pour observer le coucher de soleil. Toutes ces couleurs me fascinent et c'est un lieu que je fréquente souvent rien que pour assister à ce spectacle que la nature nous offre.

Je lui souriais. Me rappelant de la seconde partie de sa question, je m'interrompis. Apparemment, il ne connaissait pas vraiment la vie sousmarine. Et moi, je ne connaissais pas réellement la vie humaine. J'entrepris donc de lui répondre. Ensuite, je le questionnerai à mon tour.

Tout d'abord, être Princesse d'Aqualina n'est pas de tout repos... Malgré le fait que je ne me mêle pas des tâches politiques comme ma soeur Elerina, je suis obligée d'assister à certains conseils où évènement. Mon opinion compte tout de même. Si ma soeur venait à disparaître un jour, ce serai à moi de prendre sa place...

Je soupirai. Cette perspective ne m'enchantait guère. La startégie et surtout la direction d'un royaume entier n'était pas mon point fort. A coup sûr, la cité d'Aqualine courrai à sa perte si j'en étais à la tête. Ma vie comme elle était maintenant me plaisait et je ne voulais pour rien au monde la changer.

Au départ, je n'était pas dans la famille royale, continuai-je en tortillant une même de mes cheveux. J'étais un sujet comme les autres; mais à la mort de ma mère, le roi m'a reconnue en tant que sa fille et je suis devenue Princesse. Mais je ne vis pas comme telle. Je passes mon temps à explorer les océans et la terre, ajoutai-je en souriant.

Je souris. J'avais vu tellement de choses jusqu'à maintenant... Et il y en avait tellement d'autres à découvrir ! J'attrapais mon collier de babiole. Vestiges des découvertes incroyables que je garderai pour toujours autour de mon cou.
Mais j'en avais assez dit. Je regardais l'humain. Mon tour était venu.

Et toi, parle moi de la vie sur terre.

Je tournais mes prunelles bleues vers l'humain. Je le détaillais de la tête au pieds pour la première fois, même si je détestais faire ça. Je fus même étonnée de mon audace à le dévisager ainsi.
De longs cheveux noirs, des yeux en amandes bleu pâles, une fine stature... Sans aucun doute celui d'une personne de dix huit ans environ...
Etait-il possible qu'une homme plus âgé soit emprisonné dans ce corps humain si jeune ? J'avais du mal à y croire mais étant donné le regard suppliant qu' Handoar m'adressait pour garder son secret, je ne pus qu'accepter la réalité.
En un sens, ça me faisait penser à moi... Certes, je n'étais pas prisonnière de ce corps qui paraissait âgé de dix sept ans qui était le mien, mais j'étais en réalité plus vieille que cet humain. Sûrement. Mais dans mon monde, même si j'avais plus de cent dans, je n'étais considérée que comme une enfant. Cette considération me plaisait guère.
Je souris à Handoar et posais ma main sur la sienne pour le rassurer. Il semblait si angoissé qu'on découvre son secret... Je ne pus que comprendre sa crainte.

Ne t'en fais pas. Je ne dirai rien.

Levant les yeux vers les terres qui entouraient la crique où nous nous trouvions, je remarquais que les feuillages des palmiers s'agitaient légèrement sous le vent. Au loin, des nuages s'accumulaient, tous plus épais les uns que les autres. Je soupirai. La journée avait si bien finie... Un orage semblait vouloir s'inviter à cette soirée... Ou peut être était-ce une tempête ?
Mes cheveux s'agitaient dans mon dos et la chair de poule parcourait ma peau pâle. Je ne souhaitais pas mettre fin à cette conversation malgré tout. Je ne savais pas quand je pourrai me retrouver face à face avec un humain. Je n'avais plus qu'une solution.

Je me glissais dans l'eau salée qui commençait à se rafraîchir et me dirigeais vers la plage en quelques battements de nageoires. Je m'échouais sur le sable fin et la transformation eue lieue encore une fois.
Tout d'abord, mes cheveux blonds perdirent leur humidité. Ramenant ma nageoire contre moi, je vis les écailles bleues qui la constituaient disparaître, laissant place à un leger voile de soie bleue claire. Enfin, mes pieds apparurent, me permettant de me déplacer sur la terre ferme. Ma robe se laça dans mon dos et la transformation prit fin.

Je me relevais, tentant de trouver mon équilibre, même si ce n'était pas la première fois que je venais su terre. Quand je l'eu trouvé, une bourrasque de vent glacé me fouetta le visage. Instinctivement, je refermais mes bras autour de moi pour me protéger, même si j'étais consciente que ma tentative était vaine.
Une grondement me parvint. Les Dieux étaient en colère...
Je fis un signe de main à Handoar pour qu'il me rejoigne. Rester sous ce futur orage était dangereux.
Quand il fut à côté de moi je m'assis dans le sable.

Tu n'as toujours pas trouvé de solution pour te délivrer de ce corps ? m'enquis-je en levant mon regard vers lui. Cela veut dire que...tu vas rester ainsi...pour toujours ? Raconte moi l'alchimie, s'il te plais !

J'étais consciente que mes questions et ma soif de savoir pouvaient lui faire peur... J'espérais que non et que je n'étais pas trop maladroite pour une première rencontre avec un humain....